Les origines

La VABRA originelle était une plaine boisée et marécageuse, allongée sur 70 km.
De tous les marais anciens qui freinèrent le peuplement subsistent les étangs et l’incertitude du cours des rivières.
Les agriculteurs choisirent d’abord pour s’installer quelques placages de limon, notamment au pied du Montsec.

Etymologie

XIVRAY : Séverius + acum = Séveriacum
c’est-à-dire la propriété de Séverius (nom gallo-romain)

MARVOISIN : Amarus vicinus = amer + voisin
c’est-à-dire un village qui sait se défendre contre ses voisins

Différentes formes au cours du temps
Syvreium (1234)
Xiverei-desor-Apremont (1249)
Syvery et Mervezin (1292)
Xivrey (1449)
Xivrey et Marvisin (1571)
Xivreyum (1642)
Sivery (1656)
Sivray (1700)
Xivraium (1746)
Sivray en Woëvre (1756)


Amarus-vicinus (1106)
Marvesin (1287)
Marvezin (1292)
Marvisin (1571)
Marvicinum (1749)


Description de Xivray-Marvoisin par Don Calmet (1757)

Xivray ou Sivray-en-Voivre et Marvoisin

Village sur le rup de Maid, à trois lieues de Saint-Mihiel et trois lieues et demie au N.E. de Commercy. On prononce Sivray. Ce village est du diocèse de Metz, Archiprêtré de Gorze, autrefois de l’office de Mandres-aux-Quatre-Tours, aujourd’hui baillage de Saint-Mihiel. Le roi en est seigneur haut, moyen et bas justicier, M. de Bourgogne pour un tiers et M. de Saint-Baussan pour un sixième, Cour souveraine de Nancy.
L’abbé de Gorze nomme à la cure ; les décimateurs sont les religieux de l’Abbaye de Saint-Benoît-en-Voivre, ordre de Citeaux pour moitié et demi-quart dans les grosses et menues dixmes, le Curé du lieu pour un demi-quart dans la grosse, et un quart et demi dans la menue, les Pères Jésuites de Pont-à-Mousson pour l’autre quart ; il y a en ce village près de soixante et douze habitans.
• Marvoisin – « Marvicinum » est annexe de Xivray, c’est un petit village, situé de même sur le rup de Maid, composé de quinze à vingt habitans ; mêmes seigneurs qu’à Xivray. Les décimateurs sont les religieux de l’Abbaye de Rangeval, Ordre de Prémontré, pour un quart de la grosse dixme et moitié dans la menue, les Jésuites de Pont-à-Mousson pour un quart dans la grosse dixme, M. le Compte de Montrichy pour un quart, le Curé de Xivray pour un quart et moitié dans le menue.

Don Calmet – Notice de la Lorraine (1757)

Janvier 1695 : la première page du plus ancien registre paroissial de Xivray

Le dénombrement produit par Louis-François MARGADEL - 6 août 1772

Nous Louis François de Margadel écuyer résident à Xivray et Michel Nicolas de Faillonnet écuyer résident à Saint-Mihiel, déclarons tenir en fief, foy et hommages du Roy de France notre souverain seigneur la moitié de la terre de Xivray et Marvoisin dont un tiers à mon dit Sieur de Margadel à cause de dame Charlotte de Bourgogne son épouse, l’autre sixième à mon dit Sieur de Faillonnet dont un tiers provient du chef de dame Charlotte Thierÿ baronne de Saint-Baussant son épouse et les deux autres tiers dans le dit sixième d’une acquisition confirmée par la chambre des comptes, l’autre moitié au fermier du domaine.

« La dite Seigneurie située dans le diocèse de Metz, baillage de Saint-Mihiel relevant du château et Seigneurie de Mandres aux quatre Tours pour laquelle terre et seigneurie de Xivray et Marvoisin nous avons rendu nos foy et hommages en la dite chambre dans laquelle terre et seigneurie nous vient confirmer à trois dénombrements antérieurs confirmés par la chambre des comptes de Bar l’un le 26 janvier 1662 l’autre du 6 avril 1626 et l’autre du 5 février 1700. »
« Nous est aussi accordé par le souverain d’avoir un signe patibulaire moyennant que les délinquants criminels soient menés détenus au dit Mandre et leur procès et exécutions et jugements rendus contre eux se feront au dit lieu de Xivray et Marvoisin. »
« Nous est aussi permis par mon dit Souverain que pour dettes comme pour autre fait de correction légère desquels la peine ne peut être que pécuniaire ou de simple emprisonnement […], ils seront en dits Xivray et Marvoisin mis et détenus en arrêt de leur personne au logis du mayeur ou autre bien commun propre et convenable sans que pour ce il soit besoin de les mener au dit Mandre. »
« Nous avons aussi puissance d’établir au dit Xivray et Marvoisin un sergent pour faire les exploits de justice requis et nécessaires comme pour faire les exécutions, criées, […] et pour l’entretien de nos droits seigneuriaux »
« Les habitants de Xivray et Marvoisin doivent au terme de Noël seize francs barrois pour guet et garde. Ils doivent en outre trente six francs barrois pour une taille appelée Lai de Saint Rémi payable au même terme. »

1784 - Reconstruction du pont sur le Rupt de Madt

En 1784, le grand pont sur le Rupt de madt et d’autres ponts et routes sont endommagés par des intempéries.
« Ce jourd’huy cinq janvier 1784 les habitants de la communautés de Xivray et Marvoisin … le parti à prendre pour rétablir les ponts, les chaussées, les chemins qui se trouvent détériorés par les pluies continuelles, les débordements d’eau…
Le grand pont sur le rupt de madt qui a été rétabli il y a quelques années …
Les chaussées de côté et d’autre du pont du Wachy … »
Le pont sur le Rupt de Madt est totalement détruit par des inondations
consécutives à la fonte des neiges de février 1784.

1789 - un litige entre Mr de Margadel et la communauté de Xivray

Un différends oppose le Seigneur de Margadel et la communauté de Xivray, concernant la propriété de la bordure d’un chemin communal traversant un des prés du Seigneur.
Le sieur de Margadel a fait clôturer son pré, en y incluant la portion de terrain dont la communauté de Xivray lui conteste la propriété. Il invoque des titres remontant à 1626, 1663 et 1700.
La commune est déboutée de sa demande.

La noblesse à Xivray à la fin de l’Ancien Régime

Trois familles représentent la noblesse à Xivray à la fin de l’Ancien Régime :
 de BOURGOGNE,
 de MARGADEL,
 de NICEVILLE.
A travers les actes de la paroisse de Xivray, on retrouve la trace de cette présence noble à Xivray :

le 3 février 1756, mariage de Damoiselle Marguerite Charlotte de BOURGOGNE, fille de défunt Monsieur Charles de BOURGOGNE, vivant Chevalier Seigneur en partie de la paroisse de Xivray et Marvoisin, et de Dame Rose de NIXEVILLE, avec Monsieur François BERNARDY, Escuyer conseiller au Bailliage Royal de Pont-à-Mousson.
 le 30 mars 1761, décès du Sr Nicolas de NICEVILLE (82 ans), Chevalier Seigneur anciennement de Nonsart, vivant possesseur d’un fief à Xivray, y demeurant.
 Le 31 mars 1761, mariage de Madame Marguerite Charlotte de BOURGOGNE, douairière de feu Monsieur François BERNARDY, avec Monsieur  Louis François de MARGADEL, Chevalier de Pont-à-Mousson, fils du Sire Claude de MARGADEL.
  le 22 août 1783, décès de Madame Rose de NICEVILLE (80 ans) vivante épouse de Messire Charles de BOURGOGNE seigneur haut justicier lorsqu’il vivait de Xivray et Marvoisin laquelle dame jouissait d’une partie de la seigneurie des villages desdits lieux et vivait de ses rentes.
 le 1er avril 1788, Louis de MARGADEL, fils de Marguerite Charlotte de BOURGOGNE et de Louis François de MARGADEL, (34 ans donc né vers 1754 !?) épouse Marie Thérèse de BOURGOGNE (21 ans), fille de Charles de BOURGOGNE et Marie PERROT, décédés tous les deux.
 Dans un acte de l’an 5 (env. 1799), Louis François MARGADEL, 61 ans, laboureur, est mentionné comme témoin.

Le trente avril 1790, les citoyens de Xivray sont rassemblés dans l’église, à l’issue de la messe, pour être recensés, comme cela s’est fait dans tout le département de Bar.

1790 – recensement des citoyens de Xivray

manoeuvres : 21     
laboureurs : 17   
tixiers en toile : 7
autres : 21
Artisans, commerçants et autres :
- charrons (3)
- cordonniers (2)
- voituriers (3)
- vuarcollier (3)
- cabaretier
- charpentier,
- huillier,
- jardinier,
- maçon,
- marchand,
- maréchal ferrant,
- menuisier,
- régent d’école,
- tailleur d’habit

Mr de MARGADEL est absent lors du recensement. On apprend lors du procès d’Anne THURE (1804) qu’il est émigré.


An II : Une MARGADEL blasphème contre la République

Extrait du registre du bureau de surveillance de la commune de Xivray-Marvoisin.

Ce jourd’huy dix fructidor l’an 2ème de la république une et indivisible et populaire l’assemblée du comité de Xivrey et Marvoisin réuni au lieu ordinaire de leur séance considérant que sur la plainte à nous faite contre Clossinde MARGADEL … qu’il a entendu dire à ladite Clossinde MARGADEL contre la république, … que ladite MARGADEL a dit qu’elle chiait sur l’égalité ; laquelle n’était point ivre…

1876/77 – Les entreprises et commerces de Xivray

Annuaire Économique de la Meuse 1876 et 1877
Annuaire Économique de la Meuse 1876 et 1877

Arpenteur : Dillon
Aubergistes : Simon, Varlet
Boulanger : Toussaint
Bourrelier : Lereceveur
Cafetier : Toussaint (1876)
Charcutier : Denay père
Charrons : Lavaux Cl., Lavaux J-Nic.
Distillateur : Soyet
Épicerie et mercerie : Toussaint, Simon, Dalençon (1877)
Étoffes : Toussaint
Marchand de faïence : Dalançon
Marchands de fourrage : Heymonet Aug.,Heymonet Jos.
Maçon : Aubertin
Débit de tabac : Dillon (1876),Toussaint (1877)

 

12 métiers confectionnent de la bonneterie de luxe pour la maison Bullot 17 rue de la Monnaie à Paris


1900 la rénovation du clocher de l'église

Xivray au début du XX siècle - cartes postales